Synthèse du millésime 2019
Le premier trimestre de l’année se révèle plus doux que la normale, notamment en raison des mois de février et mars particulièrement cléments (respectivement + 2 °C et + 1.4 °C en moyenne). Par contre, les précipitations ne sont pas au rendez-vous et le trimestre se termine avec un déficit pluviométrique de plus de 30 %.
Les températures supérieures aux normales de saison en mars favorisent une reprise précoce de la végétation, dans les derniers jours du mois, et le stade mi-débourrement est atteint dans les premiers jours d’avril pour les secteurs les plus précoces.
Si avril est globalement conforme aux normales, un rafraîchissement survient dès le 5, provoquant des dégâts liés au gel, plus ou moins importants en fonction de l’état d’avancement de la végétation.
Le début du mois de mai est également plus frais que la normale mais les températures remontent au-delà de celle-ci à partir du 22.
Un nouveau rafraîchissement intervient du 6 au 12 juin, ralentissant l’évolution de la floraison. Si les toutes premières fleurs sont observées dans les premiers jours du mois de juin, le stade mi-floraison n’est atteint que vers la mi-juin. Ces conditions météorologiques chaotiques entraînent des phénomènes de coulure et millerandage parfois marqués selon les secteurs.
Le maintien de températures supérieures aux normales favorise une bonne activité de la vigne et les toutes premières baies vérées sont observées dès la mi-juillet. Mais le déficit chronique de précipitations depuis le mois de mai, couplé aux fortes chaleurs, ralentit l’évolution de la véraison.
Les pluies du 9 au 11 août sont salvatrices et permettent enfin son réel enclenchement. Elle s’achève dans les derniers jours du mois d‘août. La maturation évolue alors sur un rythme soutenu, notamment sur les cépages blancs, plus en retard.
L’évolution des teneurs en sucres connaît un point d’inflexion dans les premiers jours de septembre mais les sucres poursuivent leur progression pour atteindre un très bon niveau.
Les fortes chaleurs ont fait craindre un manque d’acidité mais la présence nécessaire et suffisante d’acide tartrique dans les moûts a permis de maintenir des valeurs de pH très correctes et de bons équilibres.
Du point de vue phytosanitaire, seul l’oïdium a tenté de jouer les troubles fêtes. En effet, la maladie a été détectée de façon précoce sur feuilles (début mai) et sur grappes (fin juin). Si la pression est restée élevée tout au long de la campagne, notamment en Côte-d’Or et Saône-et-Loire, la situation a globalement été bien maîtrisée.
La sécheresse estivale a induit des carences en potassium, gênant parfois l’évolution de la maturité sur les secteurs concernés.
La douceur qui perdure en septembre autorise l’étalement des vendanges pour une recherche de maturité optimale.
2019 se classe (encore) parmi les millésimes chauds et secs et à forte maturité.
Même si la quantité de récolte est faible, notamment en raison de phénomènes climatiques et accidents physiologiques, il n’en reste pas moins que ce millésime restera dans les mémoires.
[Source : Bureau Interprofessionnel des Vins de Bourgogne]