Synthèse du millésime 2018

Après un mois de janvier particulièrement doux mais très pluvieux, février est marqué par le retour d’un temps hivernal, voire glacial en toute fin de mois.

Si les températures de mars se rapprochent des normales saisonnières, le mois est marqué par d’importants cumuls de précipitations, notamment en Côte-d’Or et Saône-et-Loire. Les cumuls sur le premier trimestre de l’année atteignent 1,5 fois la normale pour l’Yonne et 2 fois la normale dans les autres départements.

Dès les premiers jours d’avril, la douceur revient rapidement et les températures se maintiennent au-delà des valeurs de saison à partir du 10, favorisant la reprise d’activité de la vigne. Le stade mi-débourrement intervient entre le 16 et le 18 avril selon les secteurs et les cépages.

La grande douceur qui perdure encore au mois de mai entraîne une pousse très rapide de la végétation. Ce mois de mai est particulièrement orageux: entre le 30 avril et le 30 mai, huit épisodes orageux, accompagnés de grêle, sont recensés, fort heureusement sans dégâts importants.

Les toutes premières fleurs sont observées peu après la mi-mai sur parcelles précoces. Le stade mi-floraison est atteint entre le 29 mai et le 3 juin. La floraison 2018 arrive parmi les trois premiers millésimes les plus précoces, après 2007 et 2011. Par contre, ces conditions météorologiques perturbées ont entraîné des phénomènes de coulure parfois marqués.

Le mois de juin débute avec de nombreuses précipitations orageuses, apportant des cumuls très variables. Toutefois, les températures restent supérieures aux normales, à l’image du mois de mai. Il faut attendre le 15 du mois pour retrouver un temps sec, avec une envolée des températures, notamment au cours de la dernière décade.

Du point de vue phytosanitaire, l’indice SOV, indice de risque oïdium de début de campagne, se situe à un niveau élevé à très élevé quel que soit le secteur, laissant craindre une pression importante de la maladie. Finalement, c’est le mildiou qui tente de jouer les troubles fêtes à la faveur du temps perturbé du printemps. À la mi-juin, la maladie est présente sur la quasi-totalité du vignoble mais sa présence se limite bien souvent à seulement quelques taches. Des attaques plus importantes sont observées ponctuellement en Côte de Nuits, Côte Chalonnaise et dans le Nord Mâconnais avec des situations très hétérogènes selon les parcelles. En fin de campagne, quelques symptômes de Rot-Brun sont constatés ainsi que des attaques sur jeunes feuilles mais la situation a été bien maîtrisée. Les autres maladies et ravageurs ont été pour le moins très discrets au cours de cette campagne.

Juillet est un mois très estival où soleil et chaleur dominent largement. Néanmoins, des épisodes orageux, localement accompagnés de grêle, surviennent à trois reprises (les 3, 15 et 20 juillet), occasionnant des dégâts allant de 5 à 80 % dans le Mâconnais, en Côte de Nuits ainsi que dans les Hautes Côtes. Les toutes premières baies vérées sont observées vers le 10 juillet en Côte-d’Or et Saône-et-Loire et une semaine plus tard dans l’Yonne.

Août débute par un épisode caniculaire du 3 au 7 et les températures restent élevées jusqu’en fin de mois. Par contre, les précipitations se font plus rares, hormis quelques orages entre le 7 et le 13. Ceux-ci seront néanmoins bénéfiques afin d’achever une véraison ralentie par la chaleur et le manque d’eau. Dans le même temps, la maturation des raisins évolue sur un rythme soutenu, avec des progressions journalières moyennes des teneurs en sucres de plus de 3 g/l jusqu’au 23 août.

Sous l’effet des fortes chaleurs, les teneurs en acide malique diminuent fortement. Néanmoins, les teneurs en acide tartrique se maintiennent à un bon niveau, permettant aux raisins de conserver un bon équilibre.

En septembre, la pluie se fait toujours attendre et une ambiance estivale se maintient avec des températures maximales bien au-dessus des normales, autorisant l’étalement des vendanges, à la recherche d’une maturité optimale.

Le millésime 2018 se caractérise par sa précocité, son volume généreux et la très belle qualité de ses raisins.

[Source : Bureau Interprofessionnel des Vins de Bourgogne]