Synthèse du millésime 2021

Après un hiver plus doux que la normale, février se poursuit dans la douceur jusqu’aux premiers jours de mars. Si un net rafraîchissement survient du 12 au 23, les températures remontent rapidement, stimulant la reprise du cycle végétatif, et deviennent estivales dans les derniers jours du mois.

Les parcelles les plus précoces, notamment en Chardonnay, atteignent le stade mi-débourrement en quelques jours, tout début avril. Mais l’arrivée d’une grande masse d’air polaire sur le pays, à partir du 5 avril, provoque d’importantes gelées entre le 6 et le 9 du mois. Si les dates moyennes de débourrement sont proches de celles observées en 2019, il existe de grands écarts entre parcelles ou secteurs, en fonction de l’intensité des dégâts de gel.

Mai est frais et pluvieux, accompagné de plusieurs épisodes de grésil/grêle, et il faut attendre le 8 juin pour retrouver des conditions favorables à la floraison. Celle-ci se déroule alors rapidement et les dates restent proches de celles de 2019 pour ce stade. Juin renoue avec la douceur mais les précipitations sont toujours présentes, malgré une accalmie en milieu de mois. Des épisodes de grêle surviennent le 9 juin au nord de la Côte de Nuits, avec majoritairement des dégâts sur feuillage, puis les 19 et 21 en Côte Chalonnaise, avec des dégâts parfois conséquents.

Juillet et août sont relativement frais et les pluies quasi journalières en juillet, hormis une accalmie entre le 17 et le 22. Elles deviennent plus rares à partir de la mi-août. Les toutes premières baies vérées sont observées fin juillet mais la véraison ne s’enclenche réellement qu’à partir de la mi-août.

La maturation évolue alors sur un bon rythme jusque dans la première décade de septembre. Mais l’absence de fortes chaleurs limite la dégradation de l’acide malique et donc la diminution rapide de l’acidité totale. L’écart de maturité entre cépages noirs, les plus avancés, et cépages blancs se maintient jusqu’à la récolte.

Du point de vue sanitaire, la campagne n’est pas de tout repos ! Mildiou et surtout oïdium exercent une forte, voire très forte, pression depuis la floraison jusqu’à l’approche des vendanges. Si, pour le mildiou, les dégâts restent limités sur la récolte, l’oïdium a un impact plus marqué, notamment sur Chardonnay, dont le potentiel de récolte a déjà été bien affecté par le gel.

L’enchaînement d’épisodes pluvieux depuis le mois de juin favorise également le développement de Botrytis. S’il est très présent à la véraison, les foyers sont toutefois limités. Par contre, ceux-ci évoluent ensuite avec le retour des précipitations avant vendanges et les dégâts sont d’autant plus importants que les vendanges sont tardives. Les mange-bourgeons sont également très présents au printemps, avec des dégâts variables selon les départements et plus ou moins importants selon les secteurs. Si l’Yonne est toujours indemne de la Flavescence Dorée, de nouveaux cas sont détectés dans les autres départements, et plus particulièrement en Saône-et-Loire. Par contre, l’explosion des cas de Bois Noir est généralisée à la région.

Les vendanges débutent vers la mi-septembre. La période de récolte se prolonge jusqu’à fin septembre.

Après plusieurs millésimes plus chauds et secs, caractéristiques du changement climatique, 2021 peut être considéré comme l’expression de la variabilité interannuelle.

[Source : Bureau Interprofessionnel des Vins de Bourgogne]